Pour faire baisser la facture de carburant, beaucoup d’usagers mélangent de l’éthanol avec leur essence sans boîtier de conversion et comme souvent, aucun voyant de s’allume. Ils ont l’impression que la voiture le supporte sans problème. Ce n’est pas le cas !
L’effet de L’E85 sur l’huile moteur
Pour bien savoir ce qu’il se passe. Il faut comprendre ce qu’on appelle les phénomènes de « dilution » dans l’huile. En effet, suivant son état de santé, sa maintenance, et son usage (petits trajets urbains par exemple) tous les moteurs produisent plus ou moins d’imbrûlés de combustion. Ce carburant non brûlé a tendance à s’écouler vers le carter. En fait, il s’écoule à travers la jupe du piston vers le carter, où il se mélange à l’huile moteur.
Ces imbrûlés sont visibles facilement dans l’huile avec le gasoil, car les carbones noircissent l’huile, sont quasi invisibles en essence puisque la chaîne moléculaire de ce carburant contient moins de carbones, ce qui fait que l’huile noircie peu, par contre, elle sent l’essence, et enfin la dilution est invisible pour les imbrûlés d’éthanol puisque le E85 ne contient pas de carbone.
Quand on mélange dans son essence du superéthanol-E85 qui est un véritable solvant :
- Le calculateur de la voiture gère plus ou moins mal le dosage d’éthanol.
- Il s’ensuit une combustion incomplète (c’est-à-dire que tout l’E85 ne se transforme pas en gaz, une partie du carburant pénètre dans le carter, ce qui produit la redoutable dilution d’huile.)
Une étude malaisienne examine comment le superéthanol, mélangé à l’essence en augmentant les concentrations, affecte l’huile moteur. On a mélangé de l’huile synthétique avec différents carburants contenant du bioéthanol (comme l’E85), puis testé leur usure avec un test spécifique. Les résultats montrent que le mélange d’essence et de bioéthanol réduit la viscosité de l’huile, avec une baisse notable pour l’E85. De plus, l’huile s’oxyde et se dégrade plus vite à cause de la réactivité du bioéthanol, diminuant son efficacité de lubrification et sa protection contre l’usure. En fin de compte, toutes les huiles mélangées avec du carburant ont montré plus d’usure et de frottement que l’huile synthétique pure.
L’emploi du bioéthanol pose également des problèmes indésirables.
- Premièrement, le bioéthanol est miscible à l’eau, ce qui peut avoir un effet corrosif sur les composants du moteur tels que l’injecteur de carburant et la pompe à carburant électrique.
- Deuxièmement, un problème de démarrage du véhicule peut survenir par temps froid lorsque le moteur est alimenté avec de l’éthanol pur qui est difficile à vaporiser.
- Troisièmement, lorsque le bioéthanol est utilisé pour alimenter le moteur, l’effet tribologique sur les propriétés et les performances du lubrifiant résultant de la dilution du carburant apparaît toujours. Pendant le processus de combustion, une certaine quantité de carburant non brûlé empiètera sur la paroi froide de la chambre de combustion et sera ensuite rejetée dans le carter d’huile moteur à travers la chemise de cylindre.
Il convient de noter que l’impact du bioéthanol sur les propriétés et les performances de l’huile lubrifiante est complètement différent de celui de l’essence en raison du fait que le bioéthanol a une tendance plus élevée à pénétrer dans le carter d’huile d’un moteur en raison de sa chaleur d’évaporation élevée par rapport à de l’essence.
Comme mentionné précédemment, le bioéthanol est miscible à l’eau, mais non miscible à l’huile, de sorte qu’il y aurait la formation d’émulsions à l’intérieur du mélange bioéthanol-eau-huile, ce qui entraînerait une usure grave du moteur et une panne catastrophique du moteur.
Par conséquent, l’huile moteur doit être vidangée fréquemment. Il a été observé que même une petite quantité de dilution de carburant est susceptible de dégrader les propriétés physicochimiques du lubrifiant (viscosité, indice de base total et indice d’acide total) qui jouent un rôle important dans le système de lubrification.
Le bioéthanol est chimiquement plus réactif que l’essence en raison de la présence d’oxygène. Cela interagit éventuellement avec le fluide de base lubrifiant et les additifs dissous tels que les détergents et les dispersants contenus dans l’huile moteur, entraînant ainsi la dégradation de l’huile.
La dégradation de l’éthanol dans le lubrifiant crée de l’acide éthanoïque (acétique), qui attaque les métaux mous et augmente l’oxydation de l’huile.
En conséquence, il est possible qu’un taux de dilution de 6 % puisse entraîner des effets graves tels que l’oxydation et la corrosion de l’huile moteur, en particulier pour l’huile synthétique diluée avec du carburant contenant 85 % v/v de bioéthanol (E85-SO). Le lubrifiant dilué avec des mélanges bioéthanol-essence se dégrade et produit une usure plus élevée par rapport à l’huile moteur fraîche.
Conclusion Spheretech
Chez SPHERETECH, nos tests ont confirmé, certes, de façon moins exhaustive, les mêmes conclusions que cette étude. Après un kilométrage de 7 500 km, la viscosité a changé d’environ 20 % et 30 % pour l’huile. Les propriétés du lubrifiant ont changé avec le temps de fonctionnement en raison de l’épuisement des additifs, de l’oxydation, dégradation thermique, réaction avec la surface de glissement et contamination par le moteur.
C’est pourquoi nous préconisons en premier lieu la pose d’un boîtier de conversion. Cela apportera une meilleure gestion moteur. En deuxième lieu, nous recommandons l’utilisation d’une huile renforcée aux additifs qu’on appelle « physicochimiques » tels que la céramique ou le graphite sur lesquels l’éthanol ne peut rien faire… C’est indispensable pour protéger votre moteur ! Notre étude dévoile que sans cela, le taux d’usure moteur pourrait monter à + 634 % !